Enfin ! enfin ! mon vieux rêve de jeunesse se réalise : je suis dans cette île du bout du monde qui avait peuplé mon imaginaire et qui, à l'époque, était inaccessible au commun des mortels.
Je la connaissais sous le nom de "Nouvelle Guinée", il s'agissait de l'île entière qui fut jadis coupée en 2 par la colonisation. La moitié Est fait maintenant partie de l'Indonésie tandis que l'autre moitié a acquit son indépendance face à l'Australie en 1975. Quand nous y sommes arrivés, ce jeune Etat de "Papouasie-Nouvelle-Guinée" venait de fêter son 30e anniversaire.
Nous en avons encore senti, un an après, l'atmosphère euphorique.
Après une escale à Bali, où, à 1 h du matin on nous a fait sortir de l'avion on se demande pour quelle raison et alors qu'on tombait de sommeil ! et à Timika au sud-ouest de l'île. Nous avons atterri de grand matin à Jayapura, la plus grande ville de la Papouaise Indonésienne.
Comme il n'y a pas de guide touristique en français, nous consultons un guide en langue anglaise et finissons pas trouver un petit hôtel pas cher dans un quartier animé qui nous plaît bien. Jayapura est sale...presque aussi sale que les villes indiennes : je suis déçue. Je réalise que c'est avec cette ville du bout du monde que je prends mon premier contact avec l'Indonésie. La plupart des étrangers vont à Bali, Sumatra, Java...
Comme Andric avait perdu ses lunettes dans son récent accident, nous allons -sur les conseils et l'aide d'un Pasteur évangélique qui a tenu à règler tous nos frais de transport en commun - donc, nous allons dans une clinique tenue par des religieuses pour consulter un ophtalmologue...Une heure plus tard, les lunettes sont prêtes et lui conviennent parfaitement pour l'équivalent de 36 € ! Et voilà : on a fait faire des économies à la Sécu à défaut d'avoir fait travailler les Français !
Andric n'ayant pas les mêmes centres d'intéret que moi, nous sommes partis chacun de notre côté : mon seul problème c'est que je n'ai aucun sens de l'orientation (pas drôle pour une voyageuse !) et que même dans la plus grande librairie de la ville, pas moyen de trouver le moindre petit plan. Heureusement, les gens sont vraiment serviables et désinterressés : plusieurs m'ont carrément accompagnée pour m'aider. Il faisait déjà nuit quand j'ai retrouvé l'hötel.
J'ai remarqué une atmosphère tendue dans les relations entre les Indonésiens et les Papous résidents d'origine qui n'étaient pas tous d'accord de se retrouver sous la coupe de l'Indonésie. D'ailleurs, il est incontestable que tous les postes "élevés" sont occupés par les Indonésiens tandis que les travaux subalternes sont effectués par les Papous.
Cette pour cette raison (risque de kidnaping) que cette région n'est pas conseillée aux touristes étrangers.
Malgré tout, la gentillesses des habitants, qu'ils soient Papous ou Indonésiens, me donne un grand sentiment de sécurité.
Ce fut une vraie galère de trouver le Consulat de Papouasie-Nouvelle-Guinée pour le visa d'Andric (le mien avait été fait avant de quitter la france). pas facile aussi de l'obtenir avec un questionnaire très serré. Je me demande si sans ma présence, Andric l'aurait obtenu ! je commençais à craindre de ne pouvoir entrer dans ce territoire pour lequel j'avais parcouru tant de kilomètres dans le cadre de mon tour du monde ! Bon. Voilà : c'est fait ! Nous avons toutes les autorisations : A nous les Papous ! je palpite d'avance !
Je suis loin d'imaginer que c'est là que vont commencer nos ennuis...
A SUIVRE...