Quel bazard avant cette dernière ligne droite ! : Poster les 2 touques remplies de vêtements et souvenirs...(une "touque" en Guyane est un container en plastique blanc à couvercle rouge, très solide, dans lequel, à l'origine, sont stockés les queues de cochon baignant dans la saumure dont la population est très friande). Rien de plus pratique pour le transport d'objets fragiles, à condition d'en ôter l'odeur forte assez désagréable. Tous les Guyanais ont une touque (il y a différentes tailles) pour voyager en pirogue : elle est totalement étanche et flotte en cas de naufrage. Depuis mes séjours en Guyane, je suis une fidèle utilisatrice de touques et de hamacs !
Après avoir posté mes touques, j'ai préparé mes 3 bagages : une touque à la main gauche, mon sac de voyage sur un mini caddie à la main droite et mon petit sac à dos...sur le dos ! La dernière "ligne droite" ne va pas être de tout repos !
Mon amie Receveuse et sa fille m'ont rendu un grand service en me conduisant à l'aéroport.
Je suis enfin dans mon avion qui survole toute la côte guyanaise puisqu'il se dirige vers une escale à Fort de france. J'ai pu, avec mes photos et mes vidéos, dire longuement "au revoir" à la forêt amazonienne, toujours si présente dans le paysage.
Arrivée à Paris-Orly à 10h du matin. Une heure trente d'attente pour récupérer mes bagages 'hors normes".
15h45: je suis enfin dans le TGV Paris-Bordeaux gare Saint-Jean d'où mon mari me ramènera à notre domocile. J'ai vécu la galère des transports français : Les chauffeurs des navettes Air-France étaient EN GREVE ! (ben voyons !) Voilà bien la France que je retrouve ! J'avais dit que je ne râlerai plus contre la France et les Français mais je suis fatiguée des Gaulois et de leurs gourdins ! Jamais contents !
Donc, au lieu de déposer tranquillement mes bagages dans la soute d'une navette qui devait me conduire directement à Montparnasse, j'ai dû prendre trois métros successifs avec escalators, tourniquets, portillons, escaliers : l'horreur ! Ma valise coinçait, ma touque, qui a peu de prise, me glissait des doigts...A cause du plan Vigi-Piirate, pas possible de confier l'un des bagages à qui que ce soit...
ET...Pour couronner le tout : je m'aperçois avec désespoir que, pour la 4eme fois durant ce tour du monde, j'ai mal calculé le décallage horaire lors de la réservation de mon train. C'était pourtant dans le bon sens puisque j'allais d'Ouest en Est ! Rien compris ! C'est vraiment fatigant de vivre avec moi-même !
Je fais la queue pour acheter un nouveau billet. Je me dirige péniblement vers le dernier wagon du TGV qui frémit d'impatience. A cause de mon arrivée de dernière minute, il n'y a pas de place assise assurée pour moi : le Chef de train me cède sa cabine, "Merci Monsieur!"
Mon "Carnet de Bord" s'arrête là. Je me dis en souriant qu'il fallait bien qu'au bout de cette magnifique aventure, je vive quelques galères à la française !
Quelques mots pour terminer :
Pourquoi ce titre :" Dernier Arc-en-Ciel " ?
Parce que, Il y a10 mois jour pour jour, le 1er septembres 2006, au alors que, très émue, je quittais ma sécurité familiale, un magnifuque arc-en-ciel était apparu au-dessus de l'Adour...Ce joli clin d'oeil de la Nature avait allègé le poids de cette sourde angoisse dont je n'arrivais pas à me débarrasser.
Et voilà que, 10 mois plus tard, au moment où je quittais mon hôtel guyanais pour me rendre à l'aéroport, un superbe arc-en-ciel s'était parfaitement déssiné dans le ciel de Guyane...Je n'en avais jamais revu durant mon périple. C'était comme si la Nature me disait : "Tu vois ? tu Y es arrivée...tu ES de retour, en bonne santé malgré les revers, et sans aucune perte matérielle..."
"Si je prends les ailes de l'aurore,
Et que j'aille habiter aux extrémités de la mer...
Là aussi, Ta main me conduira,
Et Ta droite me saisira."
Psaume 139/9
"If I take the wings of the dawn,
And dwell on the far side of the ocean...
Even there, Your hand shalllead me,
And Your right hand shall hod me.
FIN...........THE END......