Puerto Montt : 8° à 8 h ce matin. Je me gèle ! Vais-je avoir le courage de descendre encore plus bas ? Il le faudrait bien car il y a, tout en bas, un autre endroit dont j'ai rêvé, d'abord à cause de son nom amérindien qui m'attire come un aimant, ensuite à cause d'une célèbre émission télévisée : Ushuaïa...
Pour l'instant je suis encore dans la jolie ville de Puerto Montt, dont les montagnes eneigées plongent dans l'océan. Je marche, j'ai froid, je mange...camoufflée dans mon lit : il ne fait que 11° dans mon dortoir. Qu'est-ce-que ça va être à Punta-Arenas, toujours au Chili maisvencore plus au sud ?
Au moins, dans le bus où je roule depuis son départ à 15h15, je me réchauffe ! Punta Arenas, où je me dirige, prétend être la ville la plus au sud du Continent américain parce que Ushuaïa est sur une île ! De plus, Ushuaia est en Argentine. Il faut bien trouver un prétexte pour attirer les touristes...et ça semble marcher !
Je ne sais plus où je suis ni quel jour nous sommes ! Pendant la nuit, après plusieurs heures de voyage, j'ai eu le sentiment que notre bus faisait demi-tour dans un poste d'essence après avoir pris du carburant. Je dormais à moitié et, avec mon minable sens d'orientation, je n'étais sûre de rien. . Les Sud Américains parlant très peu l'Anglais et moi assez peu l'Espagnol, je me suis laissée transporter sans poser plus de questions. Le chauffeur avait sans doute parlé aux autres passagers qui ne semblaient pas contrariés.
C'est seulement le lendemain matin, lorsque le jour s'est levé que jai nettement reconnu les lieux que nous avions déjà traversée, en particulier les trés beau Lac de Bariloche : lui, je ne pouvais pas l'oublier : je l'avais déjà admiré la veille. J'en profitte pour le photographier encore et encore...
Je finis par interroger notre Steward...Eh oui ! c'est le grand confort : nous avons deux chauffeurs qui se remplacent mutuellement plus un steward qui s'occupe de nos 3 repas et veille à notre confort. Pour la nuit, nos sièges sont inclinables à l'horizonale et 2 "oreillettes" se déplient de chaque côté de notre tête pour assurer notre intimité. C'est au Chili et en Argentine que j'aurais connu le plus grand confort de transport routier au cours de mes nombreuses années de voyages qui vont suivrent...
Donc, le steward m'explique que notre bus ayant quelques problèmes, nous sommes retournés sur nos pas pour rencontrer un autre bus qui va nous prendre en charge à son tour. Cette promenade ne nous coûtera pas un sou de plus (heureusement !) mais 17 heures de trajet supplémentaires : nous arriverons, si tout se passe bien, le matin du jour d'après au lieu de la nuit de ce jour ! Je ne suis pas du tout contrariée, au contraire : c'est très bien pour moi d'arriver le matin pour chercher mon logement ! et suis prête à rouler 17 heures de plus, bien au chaud, au travers de paysages fabuleux !
Punta Arenas, 21h30 : après avoir bien crapahuté dans la jolie petite ville et avoir repéré l'embarcadère pour me rendre le lendemain, par curiosité, dans un petit village du "bout du monde", encore plus au sud, à l'extrême...me voici bien au chaud, toute seule dans mon dortoir à 3000 pesos la nuit (4,20€).
Avant d'être au chaud, ma journée a été bien remplie : d'abord une belle balade de 12 km aller-retour pour l'embatcadère, l'achat en ville de vêtements chauds (marre de me geler !) : un pull, une écharpe et des gants assortis en laine de lama qui grattent un peu malgré les "poils", du mohair...
Il a fait gris et venteux toute la journée mais, avant de se coucher, le soleil nous a accordé son plus beau sourire...J'ai pu admirer les petites maisons aux couleurs pastel de l'arc en ciel, les toitures en tôles ondulées, colorées elles aussi. C'est doux, c'est charmant, c'est reposant et cela réconforte dans un paysage où le ciel est souvent tourmenté par les nuages accompagnés d'un vent frigorifiant. C'est la Patagonie !
Pour me rendre à Porvenir, le village du bout du monde, je vais traverser en ferry, le célèbre Détroit de Magellan qui a, lui aussi, nourri mes rêves d'aventures.
A SUIVRE...