Très mauvaise nuit dans un mauvais car. Fini, le confort des cars Argentins ou même Chiliens qui n'étaient pas mal non plus. Nous sommes au Brésil où, en plus de l'inconfort, il ne faut pas quitter des yeux ses bagages sous peine de les voir (ou plutôt de ne pas les voir...) se volatiliser. Cinq années ont passé depuis mon dernier séjour dans ce pays mais je ne vois aucun changement : toujours autant d'insécurité.
Revenons à Campo Grande où mon bus vient de m'abandonner après 15h de route. Je n'ai eu qu'à traverser l'avenue pour rejoindre mon sympathique hôtel à bas prix, petit déjeuner inclus, qui, en plus, propose à ses clients un séjour de 3 jours et 3 nuits avec guide dans le Pantanal à un prix très intéressant. Je n'hésite pas et fais une réservation. Nous ne sommes qu'un petit groupe de 7 personnes : ça me va très bien.
J'en ai rêvé : j'y suis, dans ce Pantanal dont j'ignorais l'existance jusqu'à l'an dernier. Une personne sur le Net demandait à un Forumiste s'il y avait beaucoup d'animaux à Bornéo et lui de répondre :"ce n'est pas le Pantanal mais il y a de la faune"
Aussitôt, je fais des recherches pour apprendre que cet immense territoire grand comme 1/3 de la France, principalement constitué de marais et de savanes (Pântano = marais en Portugais), est la plus grande zone humide du monde, déclarée au Patrimoine de l'Unesco. Je suis emballée, j'en rêve : les Animaux, la Nature, c'est mon "truc".
M'y voilà pour 3 jours d'immersion avec un groupe très sypathique et un guide parfait.Pour la première fois de ma vie j'ai pu voir et photographierun adorable tatou trifouillant à l'entrée de son terrier dont il était complètement sorti. Mon super guide compréhensif m'a laissée faire toutes les photos que je voulais. Tout notre petit groupe a sypathisé avec ce véritable amoureux de la nature qui a tout de suitecompris que nous étions, nous aussi, dans le même sentiment que lui. Nous avons sillonné le territoire à cheval : ce fut magnifique ! et aussi en 4x4. Nous avons fait aussi 4 heures de pirogue au milieu des alligators en grand nombre, capibaras, loutres géantes dont l'une avec son petit et une autre, droite, à moitié hors de l'eau, un gros poisson dans la gueule. des quantités d'oiseaux aquatiques ou célestes comme les divers péroquets, perruches multicolores...
Jamais de ma vie je n'avais vu autant d'animaux en un aussi court laps de temps. Comme j'étais la plus légère, le guide m'avait fait mettre à l'avant de la pirogue : super pour les photos ! Seul bémol : les autres touristes étaient trop bavards entre eux, même pas attentifs aux explications de notre guide. Ils ne cessaient de bavarder quelques secondes que pour répéter bêtement le nom de l'animal qu'il venait de nommer...A la fin, celui-ci s'est placé à côté de moi et n'a partagé ses observations qu'avec moi. En tous cas, j'en ai eu plein la vue dans cette nature et cette première journée à elle seule m'a déjà comblée !
Avant le repas du soir, nous avons eu deux heures de liberté pendant lesquelles j'ai croisé et photographié un beau couple de Jabirus plein d'élégance et de dignité.
J'ai aussi -enfin- pu photographier un Toucan que jusqu'à présent en Guyane, j'avais surtout entendu. Alors que je longeais une rivière, j'ai entendu un grand "plouf !" qui m'a fait sursauter : sans doute un caïman.
Je suis surprise par la fraicheur de la température en début et fin de journée :7 ou 8 degrés ! les repas, servis sous forme de buffet, sont variés, délicieux et copieux.
Notre guide si sympathique est un métis Amérindien-Bolivie. Voilà pourquoi je me suis sentie aussi à l'iaise avec lui : ce n'est pas un Brésilien !
Un matin, nous avons fait 2 heures de pêche sur le fleuve : la pêche aux piranhas ! La pêche était une première pour moi : j'ai pu constater mon incapacité à pratiquer ce genre de sport ! Nous accrochions d'assez gros morceaux de viande au bout de notre ligne.J'ai pourtant été très attentive : j'aurais bien voulu en attrapper au moins un ! Impossible : ces poissons sont trop vifs pour moi ! A peine avais-je trempé mon hameçon que je sentais un fort tiraillement, je levais brusquement ma ligne pour ne retrouver qu'un hameçon brillant : le piranha avait en moins de deux secondes, happé le morceau de viande sans même y laisser une dent !
J'ai été la seule, avec notre guide, à oser grimper au sommet d'un mirador haut de 20 mètres. Pas besoin de grimper l'Everest pour se croire sur le toit du monde !
La réconpense : une vue imprenable sur la savane et les étangs.
Le dernier soir est arrivé. Pour la dernière fois, je me suis baladée au milieu de la vie sauvage, j'ai écouté les nombreux chants d'oiseaux, savouré la douceur d'un crépuscule féérique...
A SUIVRE...