En fin de journée, comme j'exprimais le souhait de grimper au sommet de la plus haute colline entourant la ville où est accrochée la prétentieuse enseigne lumineuse : "Jayapura City". Je précise que "jaya" signifie "victoire" et "pura": "temple" ou, par extention : "ville"...Victoire sur qui ? sur ces pauvres Papous qui auraient bien voulu gérer eux-mêmes leur île à l'instart de leurs voisins sur l'autre moitié de cette même île de Papouasie. Les Australiens, anciens possesseurs de l'actuelle Papouasie Nouvelle Guinée leur ont rendu leurs pouvoirs originaux tandis que les Hollandais, lors de la décolonisation de l'Indonésie, ont cèdé l'autre partie à ce pays qui n'a rien a voir, culturellement, avec cette Île. les Papous en souffrent cruellement e, les croisementt les conflits internes s'éternisent... Il s'est passé le même phénomène lorsque les Portugais ont "lâché" leur moitié de la minuscule île de Timor et que ces mêmes Indonésiens, au prix d'un cruel massacre, se sont octroyé l'autre minuscule moitié. Que de dégâts aura fait cette monstrueuese colonisation ! Je l'aurai constaté au cours de mes nombreux voyages . J'ai honte de cette partie de mon histoire d'Occidentale.
Revenons à nos moutons ! Andric n'ayant pas trop envie de "grimper" m'a proposé de m'y conduire à moto. Si je n'avais pas eu si peur dans les virages, les croisements, les dépassements et la conduite à gauche ça aurait été super ! mais voilà : j'étais morte de trouille, consciente qu'une petite chute pouvait avoir de graves concéquences à mon âge ! et j'avais encore une longue route de voyageuse devant moi ! les indonésiens, comme les Indiens, doivent obtenir leur permis de conduire en prime à la naissance, je suppose !
A part ça, la vue depuis la colline valait le déplacement...et les frayeurs ! ainsi que depuis la colline voisine où nous sommes allés ensuite Il y avait plein d'amoureux prés des étoiles et loin du bruit. Nous avons terminé notre virée à 22h2_ exactement. Ouf ! Ouf ! Ouf ! comme c'était bon de reprendre la marche ! Tout de même, je dis : "Merci mon fils !"
Le lendemain, Andric n'ayant pas les mêmes projets, nous avons fait "bande à part" ce qui n'est pas pour me déplaire. Comme il était trop tard pour entamer à pieds les 13 km qui me séparaient de Jayapura, j'ai pris un Bemo pour terminer les 4 derniers km à pieds. Je suis partie dans la mauvaise direction (comme toujours, je suis incapable de m'orienter sans un plan sous les yeux, les GPS n'étant qu'un rêve à cette époque...). Alors que je photographiais sa boutique, un jeune me propose son petit resto. J'ai faim, j'accepte. Il me sert avec ravissement une délicieuse cuisee de poulet grillé accompagnée de riz, légumes etc... plus un jus d'orange pressée, le tout pour 25000 Rp. Avant de nous quitter, il m'a remise dans la bonne direction. Je suis retournée dans le quartier de notre ancien Hôtel Kartini où j'ai emprunté des ruelles que je n'avais pas osé visiter l'an dernier. En fait, quelque soit la rue ou le quartier, les gens sont magnifiques de gentillesse désintéressée. Les enfants crient et sautent de joie lorsqu 'ils voient leur frimousse sur l'écran de mon appareil photo. Quelques mamans demandent à poser à côter de leurs bambins et me remercient. Je fais plaisir tout en vivant ma passion photographique : il n'y a pas mieux ! J'ai, comme au Sulawesi, mal aux joues à force de sourire !
Vers 17h, je suis retournée au Terminal des Bemo. Un gros Papou, voyant que j'étais un peu perdue, a arrêté pour moi, le Bemo se dirigeant vers Abepura. Toujours désintéressé : nous ne sommes ni en Asfrique ni en Sud-Amérique ! Et pourtant, ils sont pauvres...Quelle différence entre les bloc Asie-Pacifique et les blocs Sud Amérique-Afrique ! c'est en tous cas ce que j'ai ressenti entre 2006 et 2015.
Il est 20h. Un jeune gratte sa guitare au dehors et des gamins claquent leurs boulettes qui pourraient presque remplacer les claquettes espagnoles.
Demain, nous partons avec un bateau de la Pelni (Compagnie Nationale) pour l'ïle de Biak, au nord-ouest de Jayapura. 24 heures de traversée à l'Indonésienne : ça vaut le détour ! je raconterai ça demain.
A SUIVRE...