Tour du Monde en 300 jours

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69 - Lointaine Australie : Darwin

            Il y a quatre heures que je suis sur le sol australien.
Je ne suis pas passée à la douane comme "une lettre à la poste"...Les Australiens sont très très prudents -presque paranoïaques- quand on souhaite entrer sur leur territoire. Ils ont peut-être raison : leur grande ïle isolée n'a pas connu les contaminations de l'Occident:  ils veulent que ça dure. Les touristes sont presque leur seul danger de mauvaises propagations par la végétaion ou autres...Le petit carton à remplir avant l'atterrissage était très détaillé : interdiction de faire entrer tout dérivatif animal ou végétal...J'avais des vitamines C, des capsules de gelée royale, hors, tout produit dérivé des abeilles était proscrit, et j'avais gardé, pour mon futur petit-déjeûné, un pain au lait dans son emballage d'origine scèlé, offert par la Compagnie Aérienne. N'ayant pas envie que les douaniers mettent mon sac à dos "à sac" pour si peu, j'ai coché le "non" dans toutes les cases !
Mais...à mon arrivée, un petit "clebs" jaunâtre me tourne autour avec insistance...Que vient-il faire ici, celui-là ? je commence à avoir des doutes sur son rôle...le douanier me demande de poser mon sac sur le sol. Le cabot le flaire comme s'il s'agissait de son unique beafsteack de la journée ! le douanier, tenant à la main ma fiche "menteuse", me demande poliment si je comprends bien l'Anglais. Je prends un petit air de "mamie confuse" pour lui répondre : "a little bit" (alors que, par écrit, je n'ai aucun problème !)
L'homme me fait ouvrir le sac en question, je déballe tout. Il tâte mon petit pain, regarde mes vitamines, mes capsules achetées à Singapour mais fabriquées en Australie ! et remet le tout avec mes affaires, sans commentaires. Bon. Rien à dire, il a été gentil, car normalement il y a une amende en prime !
           Ces Australiens semblent de vrais géants quand vient d'Indonésie ! J'ai l'impression d'être sur la planête d'Obélix !
           J'ai oublié de préciser que pour me rendre à Darwin depuis Labuanbajo, j'ai dû retourner à Bali, y passer une nuit et repartir le lendemain. Le survol de toutes ces îles indonésiennes est une splendeur !
Devant un tel spectacle on devient "croyant", je précise : croyant en nos instituteurs qui nous affirmaient que la plupart des îles ne flottaient pas mais qu'elles n'étaients que les sommets non immergés de montagnes géantes plantées au fond des océans. Là, je vois de mes propres yeux cette géographies apprise à l'école : la transparence unique de l'eau en ces endroits me révèle parfaitement les pentes vertigineuses, plongeant dans l'abîme océanique, dont les sommets ensoleillés sont bordés de plages dorées. C'est comme une merveilleuse révélation de la réalité invisible.
             Revenons en Australie : mon premier contact aura été la belle ville de Darwin, calme et agréable, au nord du pays, sur les rives de la Mer d'Arafura, tout comme Port Moresby.
Avec l'aide d'un Tour Operator, je me suis un peu immergée dans la belle nature du Kakadu National park. J'ai pu -à défaut de rencontrer les Aborigènes eux-mêmes, admirer leur art inimitable, leurs fresques magnifiques sur les rochers avec leurs couleurs ocres, jaunes et rousses, entrefilées de noir, leurs arabesques figurant des animaux, magnifiquement entrelacées...il y aurait beaucoup à dire, cela m'a énormément plu. 
Etant en saison des pluies, j'ai eu le plaisir de contempler les plaines inondées, les routes immergées que l'on traverse d'une originale manière : le bus nous abandonne au milieu de la route où je peux voir les poissons "franchir la ligne jaune" visible tout au fond (il y a plus d'un mètre d'eau !). Un bateau en aluminium, à fond plat, prend la relève jusqu'à la zone sèche où nous attend un autre bus. Les panneaux nous signalent un danger de crocodiles mais le danger ne s'est pas montré, quel dommage !
Nous avons aussi exploré, en barque, les fameux "billabongs", sortes de marais qui, par la richesse de leur faune avicole, m'ont rappelé les Marais de Kaw en Guyane.
              Au retour, après ces 2 journées bien remplies, je me retrouve à Darwin, tranquillement assise sur un banc de l'un des nombreux parc de la ville. Je me remplis les yeux et les oreilles de la présence de cacatoès blancs ou rose et gris clair, de loriquets multicolores et autres oiseaux de rêve...Ici, les cacatoès remplacent nos pigeons ! quel privilège ! Un vieux gentlement Aborigène (j'ai tellement de respect pour ces gens que j'ai toujours envie de leur mettre une Majuscule, même pour l'adjectif, c'est comme ça !) et je ne peux m'empêcher de le désigner comme "gentleman" tant il dégage de dignité.
Donc, ce Monsieur à la longue barbe blanche s'assoie tranquillement à mes côtés. Je suis trop heureuse de l'honneur qu'il me fait. Je lui adresse timidement la parole, nous partageons quelques instants qui, pour moi, sont d'un grand prix. Après bien des hésitations intérieures, je finis par OSER lui demander l'autorisation de le photographier. C'est un véritable exploit : les Aborigènes refusent catégoriquement toute tentative de photo et seraient prêts à briser votre appareil si vous enfreignez cet ordre établi.
              Ce beau et digne Monsieur me répond calmement : "Yes". je suis trop heureuse ! Je fais son portrait. Pas de sourire, seulement une grande dignité. Cette précieuse photo fera plus tard, ma fièrté. J'ai eu,un autre jour, l'autorisation d'une Maman pour sa petite fille aux boucles brunes et dorées. ce furent mes deux exceptions.
               J'ai un grand respect pour ces "Natifs", comme disent les Anglais, les premiers occupants de cette terre lointaine, tout comme les Maoris, les Papous, les Amérindiens...toutes ces Ethnies que notre Colonisation à brisées...
               Les colons anglais ont eu une manière bien particulière de tenter l'anéantissement de la race Aborigène : Plutôt que de les exterminer, ils kidnappaient les toutes jeunes filles pour les marier de force à un colon blanc et ainsi, diluer la race, petit à petit. Cette pratique a causé de grandes détresses dans les familles Aborigènes.
              
               Combien je comprends leur attitude actuelle faite de rancune et de refus d'assimilation !

                                              A SUIVRE...


































































 



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