Quel bonheur, après cette soirée mouvementée, d'entendre enfin le réveil de la forêt ! Les oiseaux, les crapauds, les insectes grouillants, tout ce petit monde nous annonce joyeusement le lever du jour. Et nous, on se réveille, un peu honteux de nos craintes de la veille...Bien sûr ! en plein jour, les choses sont tellement différentes! Andric n'est pas peureux, et moi non plus. La preuve, c'est que j'ai été capable de dormir une nuit toute seule en Amazonie, dans un endroit plutôt sinistre. Mais notre rencontre avec cet individu bizarre nous avait vraiment ébranlés. Pour moi, l'animal le plus dangereux, c'est l'Homme, avec un grand "H"
Cette jolie matinée a été utilisée aux rangements de notre bivouac pour moi, et pour Andric à faire quelques brasses dans la piscine naturelle et une exploration de la grotte subaquatique située en dessous du rocher duquel s'écoulent les cascades. Je ne suis pas très rassurée par la curiosité de mon fils : nous sommes en Papouasie et ne connaissons pas grand chose à la faune qui l'habite. Nous savons qu'il y a pas mal de crocodiles...L'autre danger semble être les serpents venimeux assez nombreux et variés. Beaucoup de mortalité parmi les enfants.
Nous avons repris le chemin du retour avec quelques problèmes d'orientation. Heureusement qu'un monsieur qui revenait de sa petite plantation a eu la gentillesse de nous remettre sur le droit chemin. Arrivés à Vanimo, nous avons eu la chance d'être vus par la jeune fille qui nous avait invités à séjourner dans sa famille. Cette fois-ci, ses parents étaient prévenus alors nous l'avons volontiers suivie aprés avoir fait quelques achats de nourriture à partager. la vie est assez chère en PNG.
La famille Micah est une charmante petite "tribu" qui forme un village à elle seule. Les parents, après avoir tous les 2 travaillé dans le gouvernement, l'un dans les finances et la maman comme secrétaire, dans les Highlands, ont d'un commun accord décidé de changer de vie en s'installant sur ce terrain de bord de mer appartenant à la famille de l'épouse. Le papa a construit lui-même toutes les petites habitaions, il part à la pêche chaque matin pour la nourriture, les noix de cocos tombent des arbres...La maman confectionne des pâtisseries qu'elle vend chaque jour au marché de Vanimo. La fille aînée, Audrey, est institutrice dans un village des environs de Vanimo et apporte à la famille un soutien matériel. Quand je vois l'endroit idyllique où la famille a pu s'installer, je n'ai qu'une crainte, c'est qu'un jour ils soient la proie d'un promoteur trop ambitieux. La Papouasie ne sera pas toujours oubliée du tourisme de masse, c'est certain, car elle possède dans ses parages, les fameuses vagues qui plaisent tant aux surfeurs...
Nous avons été accueillis très chaleureusement par le papa et plus timidement, mais très gentiment par la maman et les 3 jeunes fils. Ils ont mis à notre disposition un abri (en Amazonie on appelerait ça un "carbet") où nous avons pu accrocher nos hamacs sans avoir le sentiment de déranger qui que ce soit. Nous sommes installés comme des princes à 5 mètres des premières vagues quand la marée est montante. Le Club Med, quoi ! en mieux car nous sommes les seuls étrangers.
Nous nous trouvons beaucoup d'affinités avec cette petite famille qui vient, comme nous, d'un milieu de Chrétiens Evangéliques.
Nous avons eu la chance de les revoir tous une année plus tard. Cette famille a réussit à trouver son équilibre dans cette vie toute simple (pas d'eau courante, pas d'électricité ) qui semble leur convenir quand on voit les visages sereins ou joyeux des grands comme des petits. Notre seul regret, à nous les Occidentaux : les communications internationales sont très compliquées : pas l'Internet, pas de téléphone, seulement la correspondance écrite qui est très lente...De toutes façons, cette famille a gardé sa place au fond de notre coeur et j'espère bien les revoir un jour...
A SUIVRE...