Dragons ! c'est plus impressionnant mais en fait il s'agit tout simplement de varans géants (Varanus komodoensis) mesurant de 2 à 3 m de long pour 70 kg environ. A part leur agressivité sans doute, il n'ont rien d'un dragon : pas de colerette autour de la tête et ils ne crachent pas le feu ! seulement une longue et vigoureuse langue fendue, comme les gros lézards qu'ils sont.
J'aime et je m'intéresse à tous les animaux de notre merveilleuse planète du plus petit au plus grand mais, ces fameux varans, tellement inaccessibles, me faisaient rêver plus que les éléphants que j'ai pu voir dans tous les zoos de mon enfance...Et puis, surtout, les contempler dans leur unique habitat naturel c'était un privilège.
Il n'est pas possible de loger sur les îles mêmes où résident les varans (seuls, les villageois d'origine y ont droit et cela leur a parfois coûté la vie de l'un de leurs enfants), je me suis donc rabattue sur la capitale de l'île de Florès : Labuhanbajo, c'est de là que partent les petits bateaux qui font la navette avec les îles environnantes.
Pour un prix dérisoire, je suis lmagnifiquement bien logée : au rez de chaussée, avec une petite terrasse sur jardin tropical, petit déjeûner inclus, le soleil, la mer et la chaleur modérée, que demander de plus ? Je me balade sur une sorte de promenade pour assister le soir à un glorieux coucher : celui du Roi Soleil, le vrai, celui qui illumine nos vies depuis la nuit des temps ! avec les palmiers, les îles, les voiliers en ombres chinoises. pas besoin de verbes : il n'y a plus de mots !
J'apprécie d'autant plus cette île sereine sachant qu'elle vit certainement, en 2007, ces dernières années de relative tranquillité. Cette île est très belle, avec en prime, l'atout du Parc de Komodo. Le tourisme grandissant va emplifier les perturbations, autant sur la mentalité de la population que dans la nature. J'en fais partie, bien sûr, aussi je suis la plus discrête possible. Je suis revenue à Labuhanbajo exactement 6 ans plus tard : oui, elle a déjà bien changé : je l'ai retrouvée plus propre, c'est vrai, mais avec la sérénité en moins. Que choisir ?
Après avoir réservé la veille, un petit bateau m'a emmenée sur l'île de Rinca, qui fait partie du parc National de Komodo, moins chère (52 € au change, pour un aller-retour bateau, petit-déjeûné et déjeûné inclus) avec le grand avantage d'être bien plus sauvage et calme que Komodo. J'ai écoûté ce conseil et n'ai pas du tout regretté. Je me suis retrouvée seule avec mon jeune guide armé d'un gros fusil au cas où un varan tenterait de m'attaquer avec ses crocs bourrés de bactéries qui me metteraient rapidement en état de décomposition...l'animal n'aurait plus qu'à se servir ! J'ai peut-être commis quelques imprudences en voulant à tout pris photographier quelques varans de face qui avaient tendance à fuir. Je courrais derrière, oubliant que d'autres pouvaient se cacher aux alentours; le jeune Indonésien semblait inquièt, je l'entendais derrière moi : "Maâme, maâme..." Ces varans sont énormes : 2 à 3 mètres, c'est vrai. Ils ont des réactions aussi soudaines et rapides -toutes proportions gardées- que nos ravissants lézards des murailles. Le jeune guide m'a invitée à grimpr une petite colline volcanique. J'ai eu la surprise d'être essoufflée. Il était 11 heures, l'heure de mon "hypoglycémie", je n'avais aucun biscuit ou bonbon sur moi, ce qui est très rare, j'étais un peu tremblante, le jeune m'encourageais : "allez Maâme..." Je ne demandais que ça d'y aller ! Au sommet, la récompense à été immense : une vue imprenable sur les îles environnantes coiffées de leurs miliers de palmes, la baie de Labuhanbajo...les voilliers...
Je me suis vite requinquée au déjeûné de nouilles, riz et poissons plus une tasse de thé accompagnée de petits cakes à la confiture. J'étais prête à regrimper !
Le retour au port : aussi agréable que l'aller.
Je suis heureuse de ma journée que j'ai terminée en allant rêvasser sur une autre plage. J'y ai croisé un pêcheur et sa petite pirogue qui venait récupérer des bidons de carburants dans un cabanon. Quelques mots, des sourires ont suffit à notre échange : pour une fois, j'avais rencontré un Indonésien "occupé" !
Plus tôt dans la journée, alors que je me rendais vers mon embarcadère pour rejoindre Rinca, je suis passée devant une école primaire où les enfants, comme tous les petits Indonésiens me saluaient en disant "Hello Mister" (que l'on soit homme ou femme, on a tous droit au "Hello Mister !" mais l'intelligente institutrice en a profité pour leur dire d'échanger avec moi en Anglais. Pauvres petits ! ce n'est pas avec mon affreux Anglais qu'ils vont progresser ! Ils y sont tous allé de leurs questions trébuchantes les plus diverses, ce fut mignon. Bien sûr, j'ai eu droit aussi à l'habituelle réclamation : "photo ! photo !" et aux cris de joie habituels aussi. Là, j'ai l'impression d'être une "bienfaitrisse" ! Ces enfants indonésiens sont adorables : souriants, joyeux, même les plus pauvres, ni voleurs, ni mandiants. Ces petits doivent recevoir beaucoup d'amour pour être aussi équilibrés. Je n'ai jamais rencontré cela dans aucun autre pays pauvre. A mon avis, les pires sont les enfants Brésiliens (et d'autres de pays sud américains) qui n'hésiteraient pas à agresser une touriste seule et âgée.
A SUIVRE...