Tour du Monde en 300 jours

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79 - Les Chutes D'Iguazù

            Sur la route de Puerto Iguazù, j'ai eu le temps, pendant ce nouveau long trajet, d'apprécier grandement le confort de mon bus "cama" (couchette) à deux étages. 
J'ai eu la chance de me trouver au premier rang de l'étage supérieur : le rêve ! Une immense vitre arrondie devant moi, qui m'offre une vue imprenable sur le paysage et la route, au point que j'ai l'impression d'être le chauffeur ! Il manque juste le volant !
De larges sièges couchettes en simili-cuir, à inclinaison totale avec repose-pieds ajusté à la position du fauteuil, couverture et oreiller moelleux...Le couchage parfait ! Le seul bémol : le simili-cuir nous empêche d'oublier que nous sommes dans un bus, alors qu'au Vietnam, nous avions de vrais lits en tubulures, avec matelas, drap housse, couette et oreiller : une vraie literie ! on avait l'impression de voyager avec notre chambre à coucher !  ce fut un délice de confort ! J'en ai un souvenir inoubliable .
            Malgré tout, mon transport préféré, de jour comme de nuit, restera toujours, je crois, les hamacs dans les lanchas brésiliennes. Le balancement régulier du hamac, le bruissement de l'eau contre les flancs du bateau, la brise sur le visage pendant le sommeil qui devient aussi angélique que celui d'un heureux bébé...En 2002, avec mon fils, nous avions descendu, en 15 jours non successifs, l'Amazone sur 5000 km. J'en ai un souvenir rempli de nostalgie et je me réjouis de revivre ce mode de transport dans peu de temps, pour rejoindre la Guyane par 2 jours de traversée de l'énorme estuaire de l'Amazone.

            Je n'ai pas emprunté le fameux petit train pour aller jusqu'aux chutes. Mes pieds sont bien capables de me porter jusque là ! J'ai traversé une superbe forêt tropicale où j'ai pu admirer les papillons multicolores qui prenaient le frais en voltigeant dans les brumes d'eau transportées par les brise depuis les chutes, tellement légères qu'elles étaient sans danger pour leurs ailes. J'ai eu la joie de croiser des coatis peu farouches sur les pistes et de voir des singes capucins batifoler dans les arbres.
            Les Cataractes étaient d'autant plus impressionnantes et grondantes qu'il avait abondamment plus ces derniers jours. Quelques passerelles étaient arrachées, d'autres complètement immergées, rendant certains sites inaccessibles...Au pied des cascades, bouillonnantes les eaux tumultueuses étaient d'un magnifique ton "marron glacé", translucide...
            Ma randonnée aura duré 9h30 en incluant de nombreux arrêts-photos et un moment pour mique-niquer.
            Ces Chuttes d'Iguazù méritent bien leur réputation : Vraiment grandioses !

            Je me suis levée de bonne heure le lendemain pour une autre belle rando :
Suivre la route qui longe et domine le Rio Iguazù jusqu'à son croisement avec un autre fleuve : le Rio Paraña. Là, se retrouvent trois frontières : Paraguay, Brésil et Argentine.
Je n'aurais eu qu'à traverser le pont pour me vanter d'être allée au Paraguay et l'ajouter à ma liste, mais non.
            A la fin de cette très belle journée, n'ayant pas trop le temps ni les moyens d'aller vers les chutes brésiliennes, je me rends vers la gare routière pour me renseigner sur le trajet jusqu'à Campo Grande, la porte d'entrée de l'un des plus beaux sanctuaires d'animaux sauvages au monde : le Pantanal, "l'Amazonie sans les arbres".
ce qui signifie une grande facilité pour apercevoir la faune sauvage. C'est bien beau, les arbres, je les aime beaucoup, mais ils nous cachent beaucoup de choses !
            A ma sortie du Terminal, il est19h30, la nuit est tombée, il fait assez frais.
J'aperçois deux bambins, tellement petits qu'ils doivent se hisser sur la pointe de leurs petits pieds nus pour atteindre la vitre des voitures en arrêt au feu rouge. Là, ils mendient quelques pièces...je suis très émue par cette vision : ils semblent si jeunes !
Je tente de les suivre et les retrouve tous les deux un peu plus loin, assis sur un banc pour compter leur "recette", je suppose. J'ai récolté toute la monnaie en ma possession. Je m'approche d'eux et leur donne ce que j'ai. Ils ne lèvent même pas les yeux vers moi, ne cherchent même pas à voir la tête de leur donateur ! ils se dressent en coeur, quittent le banc d'un seul bon et galoppent jusqu'à l'épicerie la plus proche, de leurs petits pas saccadés de bébés, tellement émouvants ! Je pense qu'ils se sont acheté quelques sucreries...Moi qui croyais qu'ils "travaillaient" pour leurs parents...Si j'avais su, je les aurais emmenés tous les deux au magasin pour les laisser choisir toutes les gâteries qu'ils auraient voulues, ou presque ! ces chers petits bouts de chou, pieds nus dans la fraîcheur de cette nuit, le nez morveux...
            Après avoir visité de nombreux pays très pauvres, je ne crois pas me tromper en affirmant que le Brésil est l'Etat qui abandonne le plus ses enfants. La preuve : il est relativement facile d'adopter un petit Brésilien. Essayez la même chose avec l'Indonésie, l'Inde...les petits enfants ne sont pas abandonnés par leurs parents, dans ces pays : je les ai toujours vus, même en Afrique, peut-être aussi nus et morveux que les jeunes Brésiliens, mais toujours avec leurs mamans, jamais abandonnés.
            Toujours au Brésil, en 2002. Une nuit où je me promenais dans Manaüs avec mon fils et un jeune Brésilien, j'aperçois sur le trottoir opposé, un tout jeune enfant en train de s'introduire, allongé, dans un grand sac poubelle noir...ceux que nous connaissons si bien. Je demande : "Mais que fait-il ?" - "Il se prépare à dormir", me répond le jeune homme, avec une totale indifférence...Et dire que ce même trottoir est bordé de magasins de meubles où l'on voit de beaux et confortables lits recouverts de couettes douillettes.

            Les années ont passé mais ce souvenir me hante encore...
            J'aurais dû faire quelque chose...

                                    
                                             A SUIVRE...


            

















 



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